EXPOSITION TOYEN MAM PARIS
Une exposition tous les vingt ans ! C’est dire si celle que consacre le musée d’Art moderne de Paris – en partenariat avec la Galerie nationale de Prague et la Kunsthalle de Hambourg –, à l’artiste d’origine tchèque Toyen ( (1902-1980) est attendue. L’écrivain Annie Le Brun, son amie, également commissaire de cette rétrospective parisienne, revient sur cette figure singulière trop méconnue du surréalisme.
Comment Toyen est-elle venue à l’art ?
On sait peu de chose de ses origines, dont elle a effacé les traces. Il y a une photo d’elle enfant, posant avec une poupée. On voit une main de femme sur son épaule, manifestement celle de sa mère. Mais la personne a été coupée. Toyen ne parlait jamais de sa famille, qu’elle a quittée, à l’âge de 17 ans, pour rejoindre les milieux révolutionnaires de Prague. Trois ans après, elle changeait de nom, préférant à Marie Cermínová celui de Toyen, qu’elle avait emprunté à « citoyen », tant elle était fascinée par la Révolution française. J’ai su qu’elle avait travaillé en usine parce qu’elle était adroite de ses mains, ce que je lui ai fait remarquer un jour. Elle m’a alors appris qu’elle avait réalisé beaucoup de paquets dans une savonnerie. Très politisée, elle s’est d’abord fait connaître pour avoir avalé un document compromettant lors d’un contrôle de police. Elle est entrée aux Arts décoratifs de Prague dans ces années-là. Il semble qu’elle ait toujours dessiné…
Yasmine Youssi
Publié le 28/03/22 mis à jour le 05/04/22 (Télérama)
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