DES ŒUVRES D’ART S’INSTALLENT DANS PARIS
On l’annonçait il y a quelque temps déjà, la FIAC, c’est fini, terminé. Installée depuis plus de quarante ans au Grand Palais, la clinquante foire d’art contemporain laisse sa place à Paris+, un événement estampillé Art Basel. Si les billets pour le salon organisé ce week-end au Grand Palais éphémère ne sont franchement pas donnés (de 27 à 150 euros), Paris+ conserve quelques bonnes idées lancées par la FIAC, notamment son exposition gratuite hors les murs.
Intitulée “Sites”, cette manifestation squatte quatre lieux emblématiques de notre jolie ville : la chapelle des Petits-Augustins des Beaux-Arts de Paris, la place Vendôme, le musée national Eugène-Delacroix et le jardin des Tuileries, où pas moins de 22 œuvres vous offrent un grand bol d’art frais. On dit tout.
Alicja Kwade sur la place Vendôme. Tous les ans depuis 2012, la place Vendôme devient, le temps d’une saison, “the place to be” pour les amateurs d’art contemporain. S’y sont notamment succédé Paul McCarthy, Yayoi Kusama ou, l’année dernière, Alexander Calder et son gros dragon rouge. Une tradition que perpétue Paris+ en invitant la plasticienne polonaise Alicja Kwade à agrémenter le très chic quartier des bijoutiers de Paris d’une de ses œuvres à la ligne et à la matérialité uniques.
Omer Fast à la chapelle des Petits-Augustins des Beaux-Arts. Si vous êtes plus branché art numérique, on vous conseille de filer sous la chapelle des Petits- Augustins des Beaux-Arts pour découvrir le travail d’Omer Fast, artiste né à Jérusalem et aujourd’hui basé à Berlin. L’école d’art la plus célèbre de Paris accueille une œuvre pluridisciplinaire, entre installation, sculpture, vidéo holographique et matériaux de récupe.
Thaddeus Mosley au musée Eugène-Delacroix. Au musée Eugène-Delacroix, c’est le fils spirituel d’Isamu Noguchi et de Constantin Brâncuși qui s’expose. L’Américain Thaddeus Mosley imagine un ensemble de sculptures conçues à partir d’arbres abattus et prolonge le célèbre jardin de Delacroix au sein des espaces d’exposition pour un résultat poétique.
Une vingtaine d’œuvres au jardin des Tuileries. Mais le coup de cœur se situe du côté des Tuileries, qui, comme d’habitude, accueillent une exposition d’une vingtaine d'œuvres disséminées dans tout le jardin. Ici, Niki de Saint Phalle se la joue McCarthy et érige un obélisque phallique tout de mosaïques vêtu. Datant de 1992, cette sculpture renvoie à l’épidémie du sida qui faisait alors rage. Tout aussi engagée, Graciela Sacco réalise en 1993 « Bocanada », un travail d’affichage militant qui, exposé à Paris vingt ans plus tard, nous laisse toujours bouche bée. Un peu plus loin, l’artiste né en Côte d’Ivoire Roméo Mivekannin paye son remake des « Noces de Cana » de Véronèse en format XXL quand Zuzanna Czebatul imagine un comprimé géant... d’ecstasy. Zoé Kennedy, 2022.
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