“The Voice of Hind Rajab” : quand le meurtre d’une fillette gazaouie secoue la Mostra de Venise
La réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania a raflé le Lion d’argent à la Mostra de Venise, samedi 6 septembre. Lors de sa projection, son film “"e Voice of Hind Rajab” avait été acclamé par une très longue ovation. Il revient sur la mort d’une Gazaouie de 5 ans, tuée avec plusieurs de ses proches par des soldats israéliens en janvier 2024.
“Un travail de réalisation magistral qui parvient à mêler réalité et fiction, car la frontière entre les deux n’existe pas. Il n’y a pas d’autre Lion d’or possible”, argue La Repubblica à la sortie de la projection de The Voice of Hind Rajab (“La Voix de Hind Rajab”).
La réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania signe un film particulièrement éprouvant, qui s’appuie en partie sur les enregistrements réels de l’échange téléphonique entre le Croissant-Rouge palestinien et Hind Rajab, cette fillette gazaouie de 5 ans qui avait été tuée par l’armée israélienne en janvier 2024 alors qu’elle était piégée dans une voiture au milieu des cadavres de six de ses proches.
La voix de la fillette a donc résonné, mercredi 3 septembre, lors de la 82e édition de la Mostra de Venise, devant un public particulièrement ému qui a acclamé le film par une très longue ovation et en scandant “Free Palestine”.
La Repubblica décrit ainsi la fin de la séance : “Vingt-quatre minutes d’applaudissements. Joaquin Phoenix, qui fait partie des producteurs aux côtés de Brad Pitt, de Rooney Mara ou de Jonathan Glazer, est ému aux larmes. Les photos de Hind parsèment les fauteuils de la grande salle.”
“Notre impuissance, notre désespoir”
Kaouther Ben Hania s’est déjà emparée de tragédies par le passé en mêlant fiction et documentaire, comme dans Les Filles d’Olfa, projeté en sélection officielle lors du Festival de Cannes 2023. Dans son dernier film, elle retrace un massacre en mettant en scène le centre d’appels des secouristes que la fillette avait contacté. Des secouristes avaient été envoyés sur place : deux d’entre eux ont également été tués par l’armée israélienne.
Commentaire du quotidien italien : “Tout au long du film, c’est à nous que Hind demande de l’aide sans jamais en recevoir. C’est notre impuissance, notre désespoir.”
Le film a également suscité l’intérêt dans les médias arabes. “The Voice of Hind Rajab s’annonce comme l’un des films les plus marquants de la saison des festivals et des récompenses”, estime Al-Araby Al-Jadid. Le quotidien panarabe relate la démarche de Kaouther Ben Hania, qui a contacté la mère de Hind, Wissam Hamadeh, pour lui
demander son accord. Wissam Hamadeh lui a parlé de sa fille en détail, de son amour de la mer à son rêve de devenir dentiste, dans l’espoir que ce film puisse éveiller les consciences.
Une fondation au nom de la fillette a depuis été créée par une organisation propalestinienne établie en Belgique pour poursuivre en justice des responsables et soldats israéliens. Elle a notamment porté plainte pour crimes de guerre devant la Cour pénale internationale contre le lieutenant-colonel Beni Aharon, à la tête du bataillon israélien accusé d’avoir tué la fillette et ses proches.
“L’ombre de la guerre génocidaire à Gaza a pesé sur le festival dès le lancement de cette édition, depuis les appels à exclure des acteurs en raison de leurs positions jusqu’à une manifestation massive qui a attiré des milliers de personnes ce week-end”, rappelle par ailleurs Al-Araby Al-Jadid. En effet, plusieurs milliers de personnes ont
manifesté le 6 septembre, en marge du festival, à l’appel du collectif baptisé “Venice4Palestine” (V4P), fondé par des professionnels du cinéma italiens pour appeler l’industrie du cinéma à dénoncer les agissements d’Israël. Aucune date de sortie en France de The Voice of Hind Rajab n’est annoncée pour l’instant. La Presse, un quotidien tunisien francophone, signale que le film de Kaouther Ben Hania, figure de proue du cinéma tunisien postrévolutionnaire, a déjà été choisi pour représenter la Tunisie aux Oscars en 2026. Courrier international
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C’était un film attendu à plus d’un titre. Projeté en compétition à la Mostra de Venise, mercredi 3 septembre, The Voice of Hind Rajab a reçu une standing ovation record de 24 minutes après avoir bouleversé les spectateurs du Lido. Dans ce drame tiré de faits réels, la réalisatrice franco-tunisienne Kaouther Ben Hania, César du meilleur documentaire pour Les filles d'Olfa en 2024, met en scène les derniers jours de la fillette palestinienne qui donne son titre à ce long-métrage de fiction.
Âgée de 5 ans, la petite Hind Rajab a été retrouvée morte à l'intérieur d'une voiture criblée de balles dans la ville de Gaza, plusieurs jours après avoir passé des heures au
téléphone, le 29 janvier 2024, avec le Croissant-Rouge palestinien, alors que le véhicule dans lequel elle voyageait avec des membres de sa famille avait été visé par des soldats israéliens.
La voix de la fillette utilisée dans le film
Ces enregistrements, qui avaient suscité une vive émotion partout dans le monde, ont été réutilisés par la réalisatrice. "Lorsque j'ai entendu pour la première fois la voix d'Hind Rajab, il y avait quelque chose de plus que sa voix" , a-t-elle expliqué en conférence de presse mercredi. "C'était la voix de Gaza qui appelait à l'aide et personne ne pouvait entrer."
Deux heures plus tôt, les acteurs palestiniens du film et la réalisatrice avaient foulé le tapis rouge, vêtus de noir et brandissant une photo d'Hind Rajab, accompagnés du couple hollywoodien formé par Rooney Mara et Joaquin Phoenix, producteurs exécutifs au même titre que Brad Pitt et Jonathan Glazer, le réalisateur juif de La Zone d’Intérêt dont le discours aux Oscars sur la riposte israélienne au 7-octobre lui avait valu de vives critiques.
À Venise, la présentation de The Voice of Hind Rajab s’inscrit dans une séquence marquée par plusieurs manifestations en soutien à Gaza depuis le début de la quinzaine. Avant même la cérémonie d’ouverture, des manifestants avaient déployé
devant le Lido des drapeaux palestiniens qu’on a pu revoir à l'intérieur de la salle mercredi soir.
Faut-il faire de ce drame ancré le favori logique du Lion d’or, qui sera décerné samedi par le jury présidé par le réalisateur américain Alexander Payne ? Une récompense renforcerait le message d’une œuvre engagée qui n’a pas encore de date de sortie en France. Mais dont on a sans doute pas fini d’entendre parler, la presse hollywoodienne voyant déjà Kaouther Ben Hania s’inviter dans la course aux Oscars.
"J’espère que ce film contribuera à arrêter cette guerre destructrice et à sauver les autres enfants de Gaza" , a déclaré à l’AFP la mère d'Hind Rajab, Wissam Hamada, jointe au téléphone depuis Gaza. De son côté, l'armée israélienne, qui n'a jamais annoncé d'enquête formelle, a indiqué que les circonstances de la mort de la fillette étaient encore "en train d'être examinées" . Jérôme VERMELIN
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« The Voice of Hind Rajab » : que sait-on de la tragédie qui a inspiré le film choc ?
La réalisatrice Kaouther Ben Hania présente son film The Voice of Hind Rajab à la Mostra de Venise, mercredi 3 septembre. Il raconte l’histoire d’une jeune enfant morte à Gaza après un long calvaire dans un véhicule criblé de balles. Un drame dénoncé par l’ONU sur lequel l’armée israélienne n’a pas fait la lumière.
Elle est le visage des enfants palestiniens tués à Gaza. Sur les photos qui circulent sur Internet, la petite Hind Rajab porte tantôt une couronne de fleurs roses sur ses cheveux bruns ondulés, tantôt un diadème de princesse sur un chignon serré. Elle a les joues rondes et des fossettes enfantines. Elle avait cinq ans, lorsqu’elle a été tuée en janvier 2024 avec des membres de sa famille dans la ville Gaza, prise au piège dans une voiture criblée de balles.
Le drame qui a inspiré le film qui porte son nom, « The Voice of Hind Rajab », est présenté ce mercredi 3 septembre à la Mostra de Venise. Très attendu, ce long métrage de la réalisatrice franco- tunisienne Kaouther Ben Hania est en lice pour le Lion d’or.
Pour écrire cette histoire, la cinéaste s’est inspirée des enregistrements audios des appels passés par la famille d’Hind Rajab au centre de secours du Croissant Rouge palestinien, lorsqu’ils étaient pris au piège dans leur voiture face à un char israélien. Des extraits de ces archives audios, dans lesquelles on entend la voix de la fillette en détresse, ont été partagés il y a quelques mois sur les réseaux sociaux et ont scandalisé le monde entier. Que sait-on vraiment de cette tragédie ?
Trois heures d’appel avec la fillette de cinq ans
Le 19 mars 2024, un mois et demi après le drame, six rapporteurs spéciaux de l’ONU (des experts mandatés par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies), ont rédigé un rapport sur les événements pour exprimer leur profonde préoccupation et dénoncer « un crime de guerre » . Ils résument alors les informations qui sont en leur possession.
Selon ces dernières, le 29 janvier 2024, la jeune Hind Rajab se trouve à bord d’un véhicule Kia noir avec son oncle Bashar, sa tante Inaam et quatre de ses cousins d’entre 16 et 7 ans. Ils fuient les combats au nord de Gaza lorsqu’ils se trouvent « pris au piège sous les tirs nourris de char israéliens » . La première salve tue l’oncle, la tante et deux enfants. L’une des cousines d’Hind Rahab, seule survivante à bord du véhicule avec la petite fille de cinq ans, appelle alors par téléphone l’un de ses oncles. Ce dernier donne l’alerte au Croissant Rouge palestinien et une opération de secours est déclenchée.
Le Croissant Rouge Palestinien parvient à joindre la cousine adolescente, qui affolée, explique qu’un char israélien tire sur la voiture. « La voiture se trouvait près de la station-service Fares, dans le quartier de Tal Al-Hawa, au sud-ouest de la ville de Gaza. Pendant l’appel, on a entendu des tirs intenses, des cris continus avant de se taire soudainement », peut-on lire dans le déroulé des événements rapporté par les experts de l’ONU. Grâce au téléphone toujours allumé, les membres du Croissant Rouge constatent que la fillette de 5 ans, elle, est toujours en vie et restent durant près de trois heures en ligne avec elle, avant que l’appel ne soit interrompu.
Absence d’enquête de l’armée israélienne
Selon le Croissant Rouge palestinien, une ambulance de secours était sur le point d’arriver à proximité de la station-service. Elle avait obtenu l’autorisation des autorités israéliennes de s’approcher. Mais les deux ambulanciers ont également été tués et leur véhicule détruit. Le 10 février 2023, douze jours après les faits, les corps d’Hind Rahab, ceux de six membres de sa famille et ceux des deux ambulanciers ont été retrouvés.
« Sans préjuger de l’exactitude des allégations susmentionnées, nous sommes profondément alarmés par l’homicide illégal, apparemment ciblé, d’une famille entière de déplacés composée de deux adultes et de cinq enfants, alors qu’elle voyageait en voiture dans la ville de Gaza en quête de sécurité et ne présentant aucune menace. Ainsi que par le meurtre ultérieur de deux ambulanciers du Croissant Rouge palestinien dont l’ambulance a également été prise pour cible alors qu’ils tentaient de porter assistance aux victimes », concluent les rapporteurs spéciaux de l’ONU.
Le 19 juillet 2024, un autre communiqué du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) de l’ONU dénonce « l’absence d’enquête et d’établissement des responsabilités, plus de cinq mois après le meurtre tragique de Hind et de six autres membres de sa famille pris au piège dans une voiture qui a essuyé des tirs israéliens à Gaza » . Les experts du HCR qualifient également d’« inacceptables » les allégations d’Israël selon lesquelles ses troupes n’étaient pas dans les environs au moment des faits.
À la veille de la sortie du film « The Voice of Hind Rajab », l’armée israélienne n’a toujours pas annoncé d’enquête formelle sur ce drame et a fait savoir sans donner de détails, que les circonstances de la mort de la fillette étaient encore « en train d’être examinées ».
La réalisatrice Kaouther Ben Hania, distinguée en 2024 par le César du meilleur film documentaire en 2024 pour Les Filles d’Olfa , s’est nourrie de longs échanges avec la mère de Hind et avec toutes les personnes qui l’ont eu au bout du fil lors de ses derniers instants. « J’ai écouté, j’ai pleuré, j’ai écrit » , explique la cinéaste qui veut « donner une voix et un visage » aux victimes palestiniennes.
« J’espère que ce film contribuera à arrêter cette guerre destructrice et à sauver les autres enfants de Gaza » , a déclaré de son côté la mère de Hind, âgée de 29 ans, qui vit toujours dans la ville de Gaza. Une fondation basée à Bruxelles a pris le nom de sa fille et se donne pour mission de lutter contre l’impunité, en déposant régulièrement des plaintes contre les soldats israéliens accusés de crimes de guerre. Elisa Brinai
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Mostra de Venise : “The Voice of Hind Rajab”, un film
coup de poing sur une journée d’enfer à Gaza
En 2024, deux enfants palestiniennes meurent dans une voiture touchée par des tirs de chars. Malgré l’intervention du Croissant Rouge. Après les “Filles d’Olfa”, Kaouther Ben Hania signe un huis clos oppressant, pressenti pour le palmarès.
Un film engagé peut-il peser sur le cours d’une guerre ? Ce serait trop naïf de le croire, mais on l’a fortement espéré devant ce réquisitoire déchirant. Une chose est sûre : The Voice of Hind Rajab va faire parler de lui, jusque dans les couloirs de l’état-major israélien, qui ne va pas bien prendre la chose. Rien de pire en effet pour son « image » que de s’attaquer à des enfants. C’est précisément le cas ici.
Rappelons les faits. Le 29 janvier 2024, en pleine guerre israélo-palestinienne, des bénévoles du Croissant-Rouge, organisation humanitaire, reçoivent un appel d’urgence d’une jeune Palestinienne de 15 ans. Celle-ci est bloquée avec sa cousine de 6 ans dans une voiture qui a essuyé des tirs de chars dans le quartier gazaoui de Tel al-Hawa. L’aînée meurt peu après. Seule survivante, Hind Rajab implore les secours. Tout en s’efforçant de rester en ligne avec elle, les bénévoles s’échinent trois heures durant à avoir l’autorisation d’envoyer une ambulance.
Théâtre de tourments humains
Cet événement édifiant est devenu retentissant, les échanges téléphoniques avec Hind Rajab, enregistrés, ayant très vite fait le tour des réseaux sociaux. C’est à partir de ce matériau que Kaouther Ben Hania a construit son film, reprenant la méthode qui avait guidé son précédent long métrage entre documentaire et fiction, Les Filles d’Olfa (2023). La réalisatrice tunisienne a conservé tels quels une partie des enregistrements où l’on entend la voix de Hind Rajab. En les intégrant dans une fiction qui reconstitue, avec des acteurs, la situation dans le centre d’appels du Croissant-Rouge. Autant dire un huis clos très oppressant, où la vie d’une gamine est littéralement suspendue à un fil.
Plusieurs personnes, hommes et femmes, se relaient pour parler avec l’esseulée. En passant par toutes sortes d’états, de l’espoir au désespoir, du calme à la panique. L’événement est tel qu’il impacte la stabilité de l’équipe du Croissant-Rouge, provoquant larmes, colère, esclandre, querelle violente sur l’action à mener. Tout un théâtre de tourments humains, efficacement mis en scène. Au risque parfois d’agacer. Manipulation (pourquoi ce « bougé » constant de la caméra ?), chantage à l’émotion, prise d’otage du spectateur : on pourrait le lui reprocher. Sauf que l’urgence de la cause politique — stopper ici et maintenant le massacre de la population de Gaza
et à plus forte raison celui des enfants — peut justifier les moyens.
C’est sans doute pour cela qu’on retrouve au générique les noms improbables de Brad Pitt, Rooney Mara, Joaquin Phoenix, Jonathan Glazer, Alfonso Cuarón, tous producteurs exécutifs de The Voice of Hind Rajab.
Sachant l’issue tragique des faits relatés, ce serait étonnant de ne pas retrouver ce brûlot affectif quelque part dans le palmarès. D’autant plus après la sortie désinvolte sinon inconséquente d’Alexander Payne, le président du jury, lors de la conférence de presse en ouverture du festival, disant qu’il ne s’était pas « préparé » à répondre à des questions sur le sort des Gazaouis. L’occasion de se racheter est maintenant entre ses mains. Jacques Morice.
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VU À LA MOSTRA DE VENISE 2025 : « THE VOICE OF HIND RAJAB » DE KAOUTHER BEN HANIA
Après « Les Filles d’Olfa » (2023), la Tunisienne Kaouther Ben Hania signe un nouveau film hybride entre documentaire et fiction, en compétition à la Mostra de Venise, sur une fillette palestinienne abandonnée à l’enfer de Gaza. Une onde de choc.
Elle s’appelle Hind Rajab, elle a 6 ans et une voix fluette qui sort du combiné. Une voix que seuls entendent les employés du Croissant-Rouge (rattaché à la Croix-Rouge) palestinien, précieux intermédiaires entre Gazaouis pris pour cible et services ambulanciers, dont la survie n’est pas plus garantie que celle des victimes qu’ils assistent. C’est une histoire qui a défrayé la chronique en 2024 : l’inacceptable, l’e!royable calvaire d’une fillette cernée par un bataillon israélien, blottie contre les
cadavres encore fumants de sa famille entière. La voix qu’on entend dans le film, c’est la sienne, authentique ; c’est la voix du traumatisme.
Depuis ce document, Kaouther Ben Hania rejoue l’échange à huis clos entre Hind Rajab et les employés du Croissant-Rouge qui, eux, sont campés par des comédiens. Coproduit par une ribambelle de personnalités engagées, dont le couple Joaquin Phoenix-Rooney Mara et le cinéaste Jonathan Glazer, le résultat est plus proche de la
reconstitution en tant qu’exercice appliqué sagement mais avec dignité, bien que les rivalités entre collègues et autres enjeux « scénarisés » soient vite éclipsés par la seule détresse de la fillette.
C’est dire qu’une telle archive est comme trop puissante, trop abrasive pour coexister sereinement avec la fiction et ses artifices parfois balourds. L’intelligence du film, précisément, tient à sans cesse en dévoiler les coulisses, jusqu’à superposer les corps des comédiens avec ceux qu’ils incarnent. Pour Kaouther Ben Hania, assumer l’artifice revient en fait à l’annuler, à céder au réel sa juste place, jusqu’à un final dont les images documentaires laissent sans voix. David Ezan.

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